Peintre. Elle n’aurait jamais cru pouvoir considérer cela comme un métier. Elle n’aurait jamais cru pouvoir vivre de sa passion. Enfin vivre … C’était un bien grand mot. Vivre. Elle survivait. Les fins de mois étaient parfois plus que difficiles et pénibles. Elle devait se serrer la ceinture pour pouvoir payer son loyer, son matériel et pour remplir son frigo pendant un mois entier. Mais elle se sentait heureuse et épanouie. Bien plus que lorsqu’elle travaillait dans la police, où elle faisait de la vengeance de son père une obsession. Elle était heureuse. C’était la conclusion à laquelle elle arriva lorsqu’elle régla ses achats à la caisse du supermarché, gratifiant la caissière d’un sourire chaleureux. Marchant d’un pas décidé vers sa voiture qui tombait en ruine, elle déverrouilla le coffre pour y fourrer ses affaires avant de le fermer à clé à nouveau. Contournant le tas de taule, elle eut simplement le temps de poser sa main sur la poignée de la portière de la voiture, garée dans une ruelle sombre, avant de sentir une main se poser sur sa bouche et sur son nez, l’empêchant de crier, l’empêchant de respirer. Elle tenta de se débattre, mais à en juger par sa carrure, l’homme était bien plus imposant et bien plus fort qu’elle. Elle lutta en vain. Puis tout devint noir autour d’elle.

Aleksandra n’avait rien senti du voyage. Depuis l’instant où le chiffon imbibé de chloroforme avait été placé sous son nez, elle avait perdu connaissance. Inconsciente, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait été enfermée dans le coffre de sa propre voiture, au lieu de ses provisions pour la semaine. Mais lorsque la jeune femme commença à s’éveiller, elle sentit ses muscles douloureux. Nul doute, elle allait être couverte d’ecchymoses, quand elle sortirait de là. Mais sortir d’où exactement ? Elle ne savait pas où elle était. Elle ne savait même pas qui lui avait fait ça. Elle ne comprenait pas. Elle ne travaillait plus dans la police, en théorie, elle n’était pas censée avoir des ennemis. Ou pas d’ennemis récents, tout du moins. Ouvrant soudain les yeux, elle tenta d’observer autour d’elle. Mais il faisait noir à l’exception de la faible lueur d’une bougie et elle ne voyait rien. Elle avait froid et surtout elle avait peur. C’était le genre de situation qu’elle avait appris à gérer quand elle était à l’école de police. Mais c’était du passé. C’était quelque chose qu’elle avait voulu oublier en claquant la porte, en donnant sa démission. « Où est-ce que je suis ? », questionna-t-elle, pas certaine cependant de savoir si quelqu’un se trouvait dans la pièce avec elle ou pas. Elle perçu cependant ce qu’elle croyait être un mouvement dans un coin noir et réitéra ses questions. « Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ? », demanda-t-elle en s’efforçant de ne pas céder à la panique.

Le verre d’eau acheva de la réveiller. Elle grimaça face à cette attaque glaciale et étouffa un juron. Lorsqu’il s’approcha, elle le dévisagea un instant mais elle arriva rapidement à la conclusion qu’elle ne le connaissait pas et ne l’avait jamais vu. « Pardon, je ne m’étais pas rendue compte que j’avais à faire à un maniaque du contrôle. Sérieusement, vous vous prenez pour Christian Grey ? », demanda-t-elle avec un sourire moqueur. Bien sûre. La provocation, ce n’était pas la meilleure idée dans ces circonstances. Mais en même temps, elle n’avait aucunement l’intention de faire la poupée sans cervelle et de se laisser faire. « Évidemment, me scotcher la bouche c’est une très bonne idée. C’est certain que je vais pouvoir répondre aux questions que vous pouvez, dans ce cas », rétorqua-t-elle avec assurance. Ce qu’il était bête. Et puis à quoi voulait-il réfléchir exactement ? L’avait-il enlevé pour une raison précise ou n’était-ce qu’un coup de tête ? Se penchant légèrement en avant, de sorte que son visage se retrouva à quelques centimètres seulement du sien, elle l’observa longuement. « Et la brosse à dents, vous connaissez ? », ajouta-t-elle avec un sourire moqueur. Elle avait conscience que ce n’était pas la meilleure des manières pour s’assurer de sortir d’ici vivante, mais elle savait aussi quel genre d’homme il était. Si vraiment il était décidé à la tuer, elle pouvait bien se montrer gentille, il ne la laisserait pas partir. Elle se cala de nouveau confortablement contre le dossier et croisa les jambes, seule chose qu’elle pouvait faire correctement ainsi ligotée. « Je ne sais pas ce que vous me voulez, mais vous ne pensez pas que ça irait plus vite si vous me le disiez directement. D’ailleurs, c’était vraiment nécessaire de me ligoter à cette chaise ? », questionna-t-elle sans se laisser impressionner le moins du monde. Elle connaissait les types dans son genre, ce n’était pas la première fois qu’elle y avait à faire et il ne l’impressionnait pas vraiment.

La jeune femme ne peut taire un rire sarcastique qui résonne dans ce local froid et sans doute peu meublé. Pour la première fois, elle imagine être séquestrée par ce malade mental dans une cave. « Ce qu’il a de spécial ? Je ne sais pas, de la classe, de l’argent, bref, tout ce dont vous êtes dépourvu. Oh, et puis quand il attache les femmes, c’est pour les faire jouir, pas pour les torturer », affirme-t-elle sur le ton de la conversation, comme si elle critiquait un bon livre avec un ami et pas avec un psychopathe qui la retenait contre son gré. « Oh, vous êtes capable de réfléchir, vous avez donc un cerveau, je suis heureuse de l’apprendre », affirma-t-elle en tentant de dégager sa joue de sa main. Elle n’aimait pas qu’il la touche. Elle avait beau jouer à la maline, elle n’était pas rassurée en sa présence. Et la gifle qu’elle se prit n’eut pour effet que de confirmer ses craintes. « Kretén », l’insulta-t-elle en tchèque, pour qu’il ne comprenne pas. Et vu sa remarque sur son accent, il devait faire partie de ces putains de connards de racistes. Rien que pour ça, elle avait envie de lui mettre sa main dans la gueule. Ce qui s’avérait compliqué puisqu’elle avait les poignets attachés à la chaise. « Oh, c’est bien dommage si vous voulez mon avis. Vous avez beau être un con fini, vous avez un beau visage, j’aurais adoré vous peindre. Non pas que j’ai que ça à faire, mais dans la mesure où c’est mon métier, je ne vois pas comment je pourrais vous aider autrement », rétorqua-t-elle avec un sourire mauvais.

Aleksandra se doutait bien qu’elle l’énervait encore plus et que ce n’était pas forcément la bonne tactique pour sortir de là. Mais en même temps, elle ne savait pas pourquoi il l’avait enlevé, alors se montrer sympathique et obéissante ne l’intéressait absolument pas. « Sans façon, je préfère mourir que de sentir vos mains sur moi », répliqua-t-elle avec un air hautain. Elle n’avait jamais été le genre de fille à prendre les gens de haut, mais se faire sauter par un bandit ne l’intéressait pas franchement. Elle n’était pas dans un roman de bas étage, il ne fallait pas déconner, non plus. « On me le dit souvent oui », répliqua-t-elle, sarcastique. La gifle qu’elle se prit lui tourna la tête et il lui fallut plusieurs secondes avant d’avoir à nouveau les idées claires. Elle avait l’impression de voir des étoiles sur fond noir. Ca faisait mal. Trop mal. Mais elle n’avait pas l’intention de le lâcher pour autant. « Polib mi prdel », répliqua-t-elle en tchèque une nouvelle fois, ayant parfaitement conscience que cela semblait l’énerver encore plus, mais elle s’en foutait. Si elle devait mourir ici aujourd’hui, ce ne serait pas en se la fermant. « Vous êtes sûr ? Parce que je peins une collection animale en ce moment et je trouve que vous seriez parfait pour représenter le singe », répliqua-t-elle, sarcastique, avant de lui adresser un regard mauvais. « Votre frère ? Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler », répliqua-t-elle, perplexe.

Aleksandra lui adressa un sourire mauvais et le fusilla du regard avant de lui répondre. Ce qu’il pouvait être con et lui taper sur les nerfs. « Oui, j’imagine que vous devez préférer les pétasses faciles et sans cervelles. Voir même les putes, tant qu’à faire », rétorqua-t-elle avec un sourire mauvais. Quoi que … Il était plutôt canon, elle n’avait pas trop de mal à imaginer qu’il puisse trouver une jeune femme consentante. Mais … Qu’est-ce qu’il lui prenait de penser à ça alors qu’elle était retenue contre son gré ? Se rendant compte de ce qu’elle pensait, elle se mordilla nerveusement la lèvre. « Et je l’assume parfaitement », ajouta-t-elle avec un sourire mauvais. Elle avait bien envie de le frapper. Si elle avait eu les mains libres, elle ne se serait pas faite prier pour lui en coller une d’ailleurs. « Mon langage d’oiseau ? C’est tout ce que vous avez comme insulte ? Vous êtes encore plus con que vous en avez l’air ma parole », l’insulta-t-elle en lui adressant un sourire méprisant. Elle profita de sa proximité pour lui balancer un coup de pied dans le tibia. Geste idiot qu’elle allait sans doute payer, elle en avait conscience, mais il le méritait en même temps. « Je suis peintre, voyez-vous, alors j’ai du mal à imaginer ce que vous pouvez me vouloir d’autre », répliqua-t-elle méchamment. Mais lorsqu’il prononça le nom de Dwayne Jenkins, elle se sentit blêmir. Que … quoi ? Ce type était le frère du mec qui avait tué son père et qu’elle avait elle-même fini par descendre ? Impossible. Ce n’était pas possible. Merde. Comment était-ce possible ? Et surtout comment allait-elle s’en sortir ? « Je ne vois pas de quoi vous parlez. J’ai quitté la police depuis plusieurs mois, je n’ai absolument rien à voir là-dedans », mentit-elle. Elle garda le silence plusieurs secondes, par peur de se trahir. Puis elle décida qu’il valait mieux parler d’autre chose. « Gentleman comme vous êtes, vous ne pourriez pas m’offrir quelque chose à boire ? », questionna-t-elle pour changer de sujet.

Aleksandra sentait bien que le jeune homme commençait à perdre patience. Mais au lieu de lui faire peur, cela l’amusait. Après tout, elle avait connu des situations pires que celles-là quand elle travaillait dans la police. Ce n’était pas un petit con qui se pensait impressionnant qui allait lui faire courber l’échine. « Je me fiche pas mal de savoir qui vous baisez monsieur, ma seule préoccupation est de partir loin de vous », répliqua-t-elle froidement en fronçant ses sourcils. Mais pour qui se prenait-il au juste ? Il la retenait contre son gré et il la prenait pour une idiote. La jeune femme ne put s’empêcher de ricaner, méprisante. Il ne savait rien d’elle. Il ne savait pas comment elle était. Alors il pouvait bien la comparer à une peste emmerdeuse, elle s’en fichait pas mal. « Vous êtes pire que con. Vous n’êtes qu’un connard de raciste. Mais vu votre accent, je dirais que vous êtes anglais, donc un étranger aussi. Vous n’êtes pas plus légitimement américain que moi, à mon humble avis », répliqua-t-elle avec arrogance. Non, elle n’arrangeait pas son cas, mais elle s’en fichait. D’ailleurs, lorsqu’il répondit à son coup de pied dans le tibia en lui tirant les cheveux, elle comprit qu’elle l’avait vraiment énervé. Mais tant pis. « Je n’ai pas peur de vous. J’ai connu des hommes bien pire que vous, vous ne m’impressionnez pas », répliqua-t-elle, méprisante. Et c’était vrai. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait quitté la police d’ailleurs. « J’ai quitté les forces de l’ordre il y a plus de six mois. Tout ça ne me concerne plus désormais. Je pense que vous vous êtes trompé de blonde », affirma-t-elle avec conviction. « Je me fiche de savoir si vous me croyez ou non. Si votre frère était comme vous, il devait avoir de nombreux ennemis. Ce n’est pas surprenant que quelqu’un ai voulu le voir disparaître », affirma-t-elle en haussant les épaules. Elle fut plus que surprise de le voir répondre favorablement à sa demande de boire quelque chose. Lorsqu’il lui apporta une bière, elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil. « Au cas où vous n’aviez pas remarqué, je suis attachée. Ça me parait difficile d’ouvrir cette bouteille et de boire moi-même », annonça-t-elle comme s’il était stupide.

Aleksandra était exaspérée par le jeune homme. Ce qu’il pouvait être agaçant. Plus les minutes passaient, plus elle se disait qu’il n’avait vraiment rien pour lui, à part une belle gueule. Ce qui, à bien y réfléchir, pouvait déjà être beaucoup pour certaines personnes. « Pourtant je ne dirais pas non à un thé. Et puis surtout, je suis là parce que vous me retenez contre mon gré, sinon cette conversation n’aurait pas lieu d’être. Et vos plans culs m’intéresse, j’ai toujours aimé les ragots », répliqua-t-elle sur le ton de la conversation, comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. Elle cherchait les ennuis et elle allait finir par les trouver. « Vos menaces ne me font pas peur, gueule d’ange. Si vous aviez voulu me tuer, vous l’auriez déjà fait, sauf que j’ai quelque chose que vous voulez », répondit-elle avec un sourire fière, certaine d’avoir raison dans ce qu’elle disait. « Oh, vous voulez me montrer combien vous êtes dangereux ? C’est comme ça que vous séduisez les filles d’habitude ? Vous leur faites le coup du mec violent et super viril, super dangereux et elles fondent dans vos bras, prêtes à faire tout ce que vous leur demandez ? », questionna-t-elle comme si elle en avait vraiment quelque chose à faire alors qu’en vérité, elle s’en fichait totalement. « Je plaide l’injustice. Vous savez comment je m’appelle, mais moi je ne connais pas votre nom. Ce n’est franchement pas équitable », protesta-t-elle avec un sourire sarcastique. En vérité, elle cherchait simplement à gagner du temps, parce que pendant qu’elle enquêtait sur Dwayne Jenkins, évidemment qu’elle avait entendu parler de son frère Andrew. Tout comme de ses frères Christopher et Jefferson qui eux ne semblaient pas être passés du côté obscur. « Très bien, je reconnais avoir enquêté sur votre frère dans le cadre d’un meurtre. Mais il n’y avait pas de preuves et les charges ont été abandonnées. Je ne sais rien de plus, puisque comme je vous le dis, j’ai quitté les forces de police il y a plusieurs mois déjà », souffla-t-elle avec assurance. Lorsqu’elle lui fit la remarque, il porta la bouteille de bière à ses lèvres et elle en avala plusieurs gorgées. Elle était assoiffée à cause de ce taré qui l’avait enfermé dans son coffre puis dans une cave. Après quelques secondes, elle lui adressa un sourire moqueur. « Moi qui pensait que vous faisiez ça pour être galant. Mais dites-moi, c’est votre truc, les jeunes femmes attachées ? », questionna-t-elle, le provoquant toujours un peu plus.

Aleksandra sentait bien que le jeune homme était poussé à bout, mais elle n’arrivait pas à la fermer pour autant. C’était plus fort qu’elle. On ne l’avait jamais éduquée pour se la fermer mais pour dire tout haut ce qu’elle pensait et pour ne pas se laisser faire. « Non, c’est certain que si j’avais dû vous rendre une visite de courtoisie je ne serais pas attachée à une chaise », répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel, exaspérée. « Oh, vous rêvez de me bâillonner en plus de m’attacher ? Vous avez des tendances bizarres, vous le savez ça ? », répliqua-t-elle avec un sourire sarcastique sur les lèvres. Il s’en était pris à la mauvaise personne en la kidnappant parce qu’elle ne risquait pas de la fermer de sitôt. « Oh, voilà les menaces maintenant ? C’est tout ce que vous avez dans le ventre ? », répliqua-t-elle avec un sourire méprisant. Ce qu’il était stupide. Ce qu’il l’énervait, surtout. Lorsqu’elle se prit encore une autre gifle, elle grimaça. C’était douloureux. Elle allait avoir le visage tuméfié, d’autant plus que sa lèvre s’était ouverte et qu’elle saignait désormais. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de l’ouvrir pour le provoquer d’avantage. « On vous as déjà dit que vous avez de belles mains ? », répliqua-t-elle avec un sourire charmeur avant de se mordiller la lèvre. Oui, elle se moquait de lui. Et elle prenait son pied à le faire, d’ailleurs. « Bien sûre que je sais qui vous êtes Andrew Jenkins. Mais je ne sais quand même pas où est votre frère. La police, s’est terminé pour moi », répliqua-t-elle en se léchant la lèvre pour tenter de stopper l’hémorragie de sa lèvre. Mais elle comprit bien trop tard que cette fois, elle l’avait vraiment énervé. Lorsqu’il attrapa la bougie, elle put lire la lueur de folie et de sadisme dans ses yeux. Il était fou de colère. Et lorsque la cire de la bougie coula sur sa peau nue, elle ne put s’empêcher de hurler de douleur. « Espèce de cinglé », hurla-t-elle en se débattant, finissant par lui donner un coup de pied dans les parties intimes.

Aleksandra avait de plus en plus l’impression que plus elle le poussait, plus elle aurait une chance de sortir d’ici. Il semblait tellement exaspéré qu’elle se demandait comment cela se faisait qu’il n’ait pas encore tenté quelque chose pour la faire taire. Raison pour laquelle elle était persuadée qu’il ne ferait rien, tout simplement. « Oui, mais comme je vous le faisais remarquer, vous êtes loin d’être à la hauteur de Christian Grey. Inutile d’essayer, vous n’en avez pas la capacité », répliqua-t-elle avec un sourire mauvais. Il lui tapait sur les nerfs. Elle avait parfaitement conscience de jouer avec le feu, mais elle n’arrivait pas à garder son calme. C’était un tel connard … « Ravie de pouvoir réaliser vos rêves dans ce cas », répliqua-t-elle, continuant encore et toujours à le provoquer. Ce n’était pas si étonnant au final, qu’il perde patience et que les coups commencent à pleuvoir. Elle l’usait et il craquait. Et c’était tant mieux pour elle. « Franchement chéri, j’ai été dans la police. Si je n’étais pas capable de gérer un cinglé preneur d’otage, j’aurais totalement dû changer de métier. Ce que j’ai fait d’ailleurs », insista-t-elle pour bien lui faire comprendre qu’elle n’avait plus rien à voir avec la police actuellement. « Je me suis contentée de faire mon travail monsieur Jenkins, rien d’autre. Oui, c’était mon travail d’enquêter sur votre frère et sur son entourage. Mais je ne sais rien d’autre », affirma-t-elle. Heureusement, elle avait toujours été une bonne menteuse et elle savait qu’elle pouvait s’en sortir. Il lui fallait juste un peu de conviction. Pourtant, la brûlure à la cire la fit hurler comme une fillette et elle ne put retenir un geste incontrôlable, son pied envoyé dans les parties intimes de son ravisseur. « Je suis désolée, je n’ai pas fait exprès. C’est vous avez votre idée à la con de me brûler aussi. Espèce de psychopathe ». Elle ne savait pas pourquoi elle s’excusait. Sans doute parce qu’elle se sentait coupable d’avoir tué son frère. Même s’il l’avait mérité.

Aleksandra était plus qu’énervée par cet homme et elle n’avait pas la moindre idée de comment elle allait pouvoir se sortir d’ici. Depuis qu’elle avait abandonné la police, elle avait l’impression d’avoir perdu ses instincts. Avant, jamais elle ne se serait fait avoir aussi facilement. « Oh, mais je m’en fiche totalement de vos capacités. Je préfèrerais mourir que d’avoir une démonstration de vos … performances », lâcha-t-elle avec un regard mauvais. En vérité, il était plutôt sexy et si elle l’avait rencontré dans d’autres circonstances, peut-être qu’elle aurait pu être intéressée par lui. Mais maintenant qu’il la retenait contre son gré dans sa cave, la question ne se posait pas vraiment. Alors elle prenait un malin plaisir à le faire tourner en bourrique et à l’énerver. « Vous pourriez partager votre whisky. Ce n’est franchement pas sympa de boire en solo », répliqua-t-elle. Elle avait soif et elle commençait à en avoir marre de se prendre des baffes. Si au moins elle pouvait se saouler, peut-être que cette conversation irait mieux, peut-être qu’elle arrêterait de s’inquiéter et peut-être même que s’il menaçait encore de la tuer, cela ne lui ferait aucun effet. « J’ai arrêté ce métier parce que j’en avais assez de voir des connards comme vous à longueur de journée. Et je ne pouvais pas deviner qu’en allant faire mes courses, un espèce de cinglé allait m’enlever. Mais je vous garantis que je vais sortir d’ici et que vous allez le payer et passer le reste de vos jours en prison Jenkins », le menaça-t-elle, bien qu’elle était conscience que le menacer n’était peut-être pas une si bonne idée que ça. Mais après le coup bien placé qu’il a reçu, le jeune homme quitta la pièce pour la laisser en plan et elle en profita pour reprendre ses esprits. La jeune femme profita de sa longue absence pour parcourir du regard la cave. Elle ne voit pas grand-chose mais repère un clou et s’en empare difficilement, puisque ses mains sont toujours attachées. Pendant l’absence du jeune homme, elle commence à frotter le clou contre ses liens, qu’elle n’arrive pas à faire céder cependant. Lorsqu’il revient, elle lui adresse un sourire mauvais. « Allez-vous faire foutre », cracha-t-elle à son attention, fatiguée de cette mascarade. « Si vous voulez me tuer allez-y, sinon laissez-moi partir. Vous commencez à me fatiguer avec vos conneries », ajouta-t-elle simplement.